Dionne (Leblanc), Madeleine
1926-2024
Née à Moncton (N.-B.), fille de Sylvaire T. Leblanc et Iva Bourgeois, tu as grandi avec tes soeurs Thérèse et Charlotte, et ton frère Maurice sur Railway Avenue, dans une maison qui sentait bon les poutines râpées, le fricot et le homard, où l’on pouvait entendre un mélange fluide de français et d’anglais. Comme ta famille valorisait l’éducation, tu es partie bravement à 16 ans étudier en français au Collège Jésus-Marie de Sillery où tu as obtenu un baccalauréat (Université Laval). Shrimp, qu’on te surnommait à l’époque, car tu mesurais à peine 5 pieds, mais tu avais une intelligence pétillante et un grand amour pour la vie. On ne pouvait que t’aimer. Plus tard, tu as poursuivi tes études à Fredericton pour devenir enseignante, un travail fait sur mesure pour toi. Le destin a voulu que tu rencontres alors ton amoureux et futur mari, Charles Dionne (1927-2021), sur un terrain de tennis. Vous aviez tellement en commun, surtout l’envie de former une belle grande famille, ce que vous avez si bien accompli.
Nous, tes 6 enfants (Claire, Micheline, Charlotte, Ginette, Suzanne, Marc), tes 15 petits-enfants (Charles-Éric, Madeleine, Catherine, Jeni, Angy, Estefany, Dominique, Mireille, Nicolas, Justine, Nathaniel, Micheline, Chloé, Xavier et Jonathan), tes 9 arrières petits-enfants (Florence, Lennox, Finn, Rose, Cassis, Elliot, Mateo, Alaïa et Mya), avons été choyés par ta capacité infinie d’amour et ta grande générosité. Nous aimer a été ton projet de toute une longue vie de près de 100 ans. Une belle longue vie de famille, de repas sans prétention et de voyages. De toi, nous avons appris à voir le bon côté des choses et des gens, à aimer les arts et la musique, à lire, à nous engager, à apprendre, et à toujours chercher à comprendre le monde qui nous entoure. Nous avons aussi été inspirés par tes gestes concrets pour contribuer à ta communauté.
Tu as fait de notre maison, sur la rue Ouellet à Edmundston, un réel centre d’apprentissage où il faisait bon chanter, discuter, questionner, expérimenter, s’exprimer. Tu nous as suivis sur les pentes de ski du Mont Farlagne, dans les vagues froides du Fond de la Baie, sous le soleil chaud des étés à la plage, les pieds dans le sable fin acadien, dehors dans la neige ou dans les feuilles d’automne croustillantes sous nos bottes. À la maison, tu nous as affectueusement bordés chaque soir, nous embrassant pour la nuit avec ton classique « bonne nuit, beaux rêves ». Tu t’es réveillée avec nous chaque matin d’école, lunchs tout prêts au coin du comptoir avec carrés au fromage et chocolat chaud placés sur la table pour chacun de nous. Nous avons aimé ta salade verte, ta pouding à la neige, tes pets de soeur et tes shortcakes aux fraises.
Mais surtout, nous avons aimé ressentir que tu nous aimais sans détour, et que le reste, au fond, ce n’était pas si important. À notre tour, nous t’avons aimée de la même façon. Prendre soin de toi ces dernières années a été un honneur et un privilège, et malgré les tournants de la vie, tu es restée avec le sourire facile, le merci te glissant si naturellement de la bouche, tes yeux bruns foncés si accueillants et toujours remplis d’amour pour nous.
“Bonne nuit, beaux rêves” chère Maman, alors que tu pars rejoindre ton amoureux. Nous, on va continuer de rêver à toi, et de vivre nos vies inspirées par ton goût pour la vie, ta grande générosité et ton amour des gens.